Inspiration

Tenez-vous prêt.e.s, les galeries se mobilisent !

Du 2 au 5 juillet 2020, les galeries parisiennes s’organisent pour vous proposer un week-end artistique exceptionnel. Dans un temps fort pour les galeries qui compensent les annulations dues à la crise sanitaire, la Paris Gallery Weekend propose quatre jours de déambulation. Gratuit et ouvert à tous de 12h à 19h, l’accès aux espaces se fera dans le respect des règles sanitaires (masque, gel hydroalcoolique à disposition, nombre de personnes limitées dans les expositions). Près d’une soixantaine de galeries à explorer, ce n’est pas rien !

🔥 Comme il n’est pas toujours aisé de se repérer sur les visites à faire lors de ce genre d’événement, l’équipe Pablo vous a concocté quelques parcours préétablies. D’assez courtes à très denses, ces déambulations peuvent se faire à pied sur une après-midi et s’attachent à vous faire découvrir toutes sortes d’artistes. Riches expositions collectives, influence du street art ou de la bande dessinée, art brut, voyages cinématographiques, hommages à des artistes contemporains emblématiques : il y en a pour tous les goûts et pour occuper tout votre week-end !

First round, au cœur du Marais

Pour se replonger dans le bain artistique, un tour à Almine Rech semble incontournable. Questionner le processus de création, jouer avec les références de l’histoire de l’art, embrasser la dimension jubilatoire de la réalisation : dans Summer, les artistes emblématiques de la galerie interrogent et célèbrent le geste artistique.

À la galerie Perrotin, l’artiste mexicain Gabriel Rico fait son retour sur la scène française. Dans un savant mélange de pop et kitsch, il mixe objets naturels et objets produits par l’homme dans ses créations. L’ensemble qui résulte de leur combinaison physique, mystérieux, absurde ou drôle, pousse à réinventer la représentation.

Si vous voulez découvrir un travail rarement exposé en France, dirigez-vous vers la galerie Xippas où Karishma D’Souza présente une œuvre colorée et faussement ludique. Dans des tableaux où ses souvenirs sont mis en symboles, la peintre traite en vérité des injustices sociales en Inde, son pays d’origine. Invocation est l’occasion de se confronter à un travail engagé qui raconte l’Histoire avec un grand H dans un processus tout à fait original.

Pour une approche plus méditative, presque métaphysique, attardez-vous à la galerie Jeanne Bucher Jaeger. L’exposition Seeing revient sur le travail de Michael Biberstein. Grâce à une méticuleuse recherche picturale, l’artiste suisso-américain invite le visiteur à la contemplation dans des peintures aux atmosphères éthérées.

A Rabouan Moussion, c’est un ancien street artist qui s’expose ! JonOne commence son travail sur les murs de New-York avant de le transposer sur des toiles à la fin des années 80. Pourtant, les trainées colorées de la rame de métro couverte de graffitis ne quittent pas son esprit : l’artiste américain conjugue ces inspirations avec la peinture moderniste dans une approche personnelle et originale.

Il est impossible de passer à côté de la galerie RX qui expose l’un des derniers actionnistes en activité ! Herman Nitsch propose un art holiste et total dans lequel il retranscrit son rapport au sacré. Ses gestes délibérément primitifs dévoilent un véritable processus de destruction/création. Profitez-en pour découvrir Joël Andrianomeariosa, un artiste malgache méconnu qui joue avec toutes les techniques pour reconstruire des émotions.

Une pause dans le jardin des Archives et c’est reparti vers la galerie/multiples qui expose le prolifique Louis Granet. Monde miracle rassemble des tableaux saturés de motifs qui empruntent au quotidien et de couleurs criardes. Happés par les toiles, on contemple leurs multiplicités, leurs détails et la réorganisation du chaos proposée par le jeune peintre français issu de la bande dessiné.

Enfin, la galerie Binome propose un dialogue entre Laurence Aëgerter, Anaïs Boudot et Douglas Mantry. Au bout du plongeoir, le grand bain aborde la thématique de l’eau et les problématiques environnementales qui en découlent par le prisme de la photographie. Avec des pratiques originales du médium, chaque artiste questionne à son tour l’avenir fragile de notre environnement.

Second round, de Temple à Saint-Paul

Pour commencer, la galerie Christian Berst propose une nouvelle plongée dans l’art brut avec In the flesh, cette fois à travers la question de la représentation du corps. Elle y dévoile différentes approches d’artistes bruts qui transforment et s’approprient le corps pour y faire transparaître l’âme.

Pour une promenade rêveuse, dirigez-vous ensuite vers la galerie Anne-Sarah Bénichou qui expose pour la seconde fois l’artiste Chourouk Hriech. La dessinatrice française poursuit son exploration du dessin et revient au motif de l’oiseau qui lui est cher. Dans des envolées délicates réalisées à l’encre de Chine, à l’aquarelle ou à la gouache, l’animal se fait manifeste poétique et politique.

La plasticienne japonaise Chiharu Shiota revient à Paris, installée à la galerie Templon avec ses tissages extraordinaires et des sculptures inédites. Inner universe est une exploration du monde intérieur, de l’intimité et des liens qui s’y nouent qu’elle met en scène dans des tissages aux couleurs vives et des installations in-situ.

A quelques minutes de là, la galerie Mitterrand propose la première rétrospective de Dennis Oppenheim en France. Pionnier du Earth Art, l’artiste américain propose des œuvres aussi bien conceptuelles que sociales et politiques qu’il décline jusqu’à épuisement. Installations in-situ, photographies, dessins, maquettes se succèdent pour rendre compte de son processus créatif.

Enfin, la galerie Nathalie Obadia propose Looking forward dans ses espaces du Cloître Saint-Merri et de la rue du Bourg-Tibourg. Des œuvres de Jérôme Zonder à celles de Martin Barré en passant par Laure Prouvost ou Agnès Varda, cette exposition collective rassemble les artistes qui devaient être présentés à Art Basel Hong Kong, Art Brussels et Art Basel. Une façon idéale de célébrer l’art après de tristes annulations !

Third round, dans Saint-Germain-des-Prés

La visite des galeries de Saint-Germain-des-Prés commence à la galerie Eric Mouchet sur le thème du corps. Corps charnel, corps mutilé, corps comme âme politique : au centre des préoccupations artistique le corps est mis en scène, transformé, utilisé comme un objet de performance. ORLAN, Robert Mapplethorpe, Miguel Angel Rojas ou encore Pierre Gaignard proposent ici leur interprétation du Body Language.

Un peu plus loin, la galerie Vallois propose dans ses deux espaces Retour vers le futur, un assemblage joyeux d’œuvres sorties des réserves et d’œuvres inédites créées pendant le confinement. Pour l’anniversaire de ses 30 ans, la galerie retrace ainsi son histoire et sa traversée de crises dans lesquelles elle est née et auxquelles elle survit durablement.

Après avoir exploré le corps et l’art, vous pourrez explorer le langage de l’amour à la galerie Ségolène Brossette. Sur des mots de Roland Barthes, Divagations amoureuses questionne la solitude amoureuse, celle intimiste, intemporelle, qui ne se formule pas et touche pourtant chacun d’entre nous.

Enfin, le travail d’Alia Farid à la galerie Imane Farès vous fera voyager. Avec deux propositions cinématographiques, la réalisatrice nous emmène à Qechm en Iran et en Haïti où elle explore la vie urbaine contemporaine sous le prisme du postcolonialisme. Dans une vision pleine d’humanité, ses films sont des déambulations aux ambiances douces, parfaites pour conclure le week-end.

Bonne viste et bon week-end !

📲 Pour plus de détails sur les expositions, rendez-vous sur l’application Pablo qui vous accompagne tout au long de ce week-end – et même après.

Et n’oubliez pas, soyez prudents et respectez les gestes barrières ! 😷